Cette rubrique n'est en rien nécessaire pour lire une carte ou pour insérer une carte dans un GPS. Complétement inutile pour utiliser les logiciels qui sont décrits sur le site. Elle est là uniquement pour les curieux qui veulent faire un petit pas pour aller plus loin.
Elle est là parce que lorsque je me suis rendu compte qu'en cherchant une méthode pour récupérer des cartes sur des serveurs internet et les géoréférencer, je ne connaissais rien en la matière. Que ce que je croyais relativement simple est en fait très compliqué.
Comme beaucoup (souvenir d'école) je sais que la Latitude est la distance en degré depuis l'Equateur et la Longitude la distance en degré depuis le Méridien de Greenwich, que la terre est presque ronde : en fait un sphéroïde aplati et que les altitudes se mesurent à partir du niveau de la mer.
On verra que c'est déjà un bon début !
La question de comment faire une carte se pose depuis l'antiquité. On peut voir ci-dessous l'évolution au cours des siècles.
Vidéo de Nicolas Sougnez
Représenter le globe terrestre (ou une partie) qui est un élément à trois dimensions sur une carte papier qui n'est qu'à deux dimensions devient compliqué si on souhaite garder une proportion identique des surfaces sur toute la carte, conserver les positions relatives des objets (les angles entre eux).
On verra vite que c'est impossible et qu'il faudra en fonction de l'usage de la carte faire des choix. Seuls les globes terrestres peuvent respecter la conservation de l'échelle, et des angles sur toute leur surface. Il serait difficile de se balader avec un globe au 1/50000 (240m de diamètre !)
La cartographie du ciel souffre de la même problématique : représenter un environnement 3D sur une surface 2D. Le globe céleste sera la réponse la plus facile et la plus précise.
Associé avec un anneau représentant l'horizon visible de l'observateur il deviendra un outil de compréhension du phénomène des saisons. Avec plusieurs anneaux associés à des trajectoires de planètes ou du soleil il deviendra sphère armillaire. En plus d'être des chefs d'œuvres beaux à voir, les sphères armillaires permettront de comprendre tous les mouvements du globe terrestre et tous les phénomènes astronomiques visibles (éclipses, occultations, élongations).
Avec elles seront élaborés les principes de la localisation géographique dans le cadre de la marine à voile : la détermination de la Latitude par mesure de la hauteur des astres par rapport à l'horizon, de la Longitude en faisant la différence entre une heure locale et un celle d'un lieu d'origine.
L'astrolabe sera une représentation plane d'une sphère armillaire. Destinée à un usage astronomique elle est citée ici comme la suite logique de la sphère armillaire. Les premières sphères armillaires date du 2eme siècle, et les premiers textes traitant des astrolabes dates de 550 environ.
C'est la marine, l'astronomie et les mathématiques qui ont permis de comprendre la forme sphérique de notre Terre. Cette découverte majeure bien que contestée encore à notre époque par certains ! (encore une autre vidéo) permettra d'élaborer les calculs pour passer d'un monde sphérique ou presque, à la surface plane d'une carte.
Les chronomètres étant à leur début au moment des grandes découvertes, les marins estimaient alors leur vitesse de déplacement, et leur direction pour les reporter sur une carte plusieurs fois par jours. Avec la compréhension des phénomènes astronomiques, ils trouveront dans le ballet des satellites de Jupiter une montre suffisamment précise pour avoir une Longitude précise.
La cartographie va alors évoluer très vite. Les océans et les continents seront arpentés dans tous les sens. Les cartographes du XIIIe siècle vont faire des prodiges. 3 générations de Cassini vont cartographier la France dans le détail à l'échelle 1/86400. Pour les curieux: cliquez ici pour accéder aux cartes Cassini en ligne.
Aujourd'hui les satellites ont visités tout notre globe, Internet nous met en ligne des cartes très précises gratuitement: Google-Maps, Géoportail etc. Le GPS nous donne nos coordonnées géographiques et mémorise nos déplacements. Certains appareils photos enregistrent même les coordonnées géographiques à chaque prise de photo, afin de pouvoir ensuite sur un serveur de cartographie retrouver la position exacte de la prise de vue. Une balade sur Google-Earth nous permet de voir des photos géoréférencées. (La position est enregistrée avec les données Exif de la photo par l'appareil photo).
Les SIG (système d'information cartographique) viennent chaque jour un peu plus dans notre quotidien. Ce sont un ensemble d'outils de mise en forme numérique d'informations géographiques. C'est la superposition d'une base de données avec une carte géoréférencée qui fait correspondre à une zone géographiques des données qui peuvent être très variées (données sociales, économiques, réseaux de télécommunications, d'eau etc.). Exemple simple : Le GPS voiture sait dire où se trouve la station de carburant la plus proche, de la même manière il saura nous aviser de la présence d'un radar sur un itinéraire.
Plus élaboré : avec un logiciel SIG et les données de l'INSEE, il est possible de dessiner une carte géographique avec par exemple, les niveaux sociaux économiques. Quand un grand magasin demande le code postal du client, ce n'est pas innocent. La grande surface si elle doit créer un autre magasin s'appuiera sur les statistiques des codes postaux des clients et s'implantera où il y aura le plus de potentiel...
Ici une carte représentant l'expansion de la ville de Strasbourg. On aurait pu imaginer une carte représentant les villes qui ont voté à plus de 20% pour tel ou tel candidat à la dernière présidentielle.
Le lien est donc fait entre la carte cadastrale préhistorique de Bellinda et nos belles cartes papier que nous pouvons acheter aujourd'hui où capter sur Internet !
vidéo de FR3 dans la série "C'est pas sorcier!"